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- Écrit par : Tony Asselain
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- Catégorie : Correspondance du soldat P. Fournier 1915-1916
Chers parents
Comme je vous ai plus écrit depuis le 12, je pense que vous devez vous demander ce que diable je fais.
Nous avons pris la 1ère ligne le 12 au soir et nous avons été relevés hier et je vous assure que pendant ces 4 jours je n’ai pas eu le temps de vous écrire. D’ailleurs je pense que vous devez avoir vu sur les journaux ce qui sait passer ces jours-ci.
Depuis que je suis dans ce coin, jamais plus j’avais vu ce que j’avais vu cette fois, je pense vous dire que j’ai vu les boches à 4 mètres de moi, et nous n’avons pas reculé quand même, il faut que je sois béni pour sortir d’un enfer pareille, enfin je suis encore sauve pour cette fois car pour le moment nous sommes en arrière, je pense bien que cette fois ils vont nous donner un grand repos et nous en avons besoin.
Voila 40 jours que je suis dans ce pays sans pouvoir rien acheter.
Depuis que je suis partie de l’Alsace, je n’ai pas pu trouver un litre de vin mais trouvons quelques morceaux de chocolat mais nous le payons le prix. Je pense que quant nous irons au repos, il y aura du vins, nous allons boire un bon coup.
Vivement que je parte de ce coin car j’en suis bien fatigué.
Pour aujourd’hui, je termine en vous embrassant de tout cœur.
P.
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Bien chers parents
Je m’empresse de faire réponse à votre lettre du dimanche de Rameaux que j’ai reçu hier. Je pense que j’aurai mon coli ce soir. Pour le moment tout ce passe à peu près bien sauf qu’il tombe toujours de l’eau et même de la neige en abondance, c’est le plus embêtant. Nous portons notre chargement de [laine] enfin je pense que je vais partir d’en ces jours pour aller à l’arrière un peu nous reposer car nous en avons besoin sérieusement. Aussitôt que Joseph Manry aura écrit, vous me le ferai savoir et vous me direz de quelle coté il se trouve, il est peut être de mon côté, je pense que la Mariette doit se faire du mauvais sang.
Pour aujourd’hui je m’arrête car je veux un peu me coucher.
Recevez mes meilleures amitiés
Pierre.
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Chers parents
Je m'empresse de faire réponse à votre lettre du 13 que j'ai reçu hier au soir. Vous me dites que vous n’avez pas pris de gamin pour garder les vaches, cela est déjà bien embêtant, je ne sais pas comment que vous vous y prendre pour rentrer le foin cet année. Enfin celui que vous ne rentrerez pas restera bien dehors.
Depuis hier il fait un temps épouvantable, il a plu à verse toute la nuit et il a fallut rester dans la boue jusqu’aux genoux alors vous pouvez pensez si nous sommes frais, mais malgré tout cela nous tenons toujours bon et ont continue toujours à se battre comme des lions. Hier nous avons pris quelques prisonniers boches, ils nous on dit que coute que coute il fallait qu'il est pris Verdun le 25 avril mais ils peuvent toujours attaquer, nous sommes toujours près à les recevoir. Je pense que dans tous les pays du monde ont doit parler de l'héroïsme du petit soldat français devant Verdun. Je serai heureux d'être à la place de Jean Oulraud, il peut dire qu'il a eu de la chance.
Je termine car aujourd'hui il faut ouvrir les yeux.
Je vous embrasse tous bien des fois.
Pierre F
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Chers parents
Comme en ce moment les boches sont assez calmes, j'en profite pour faire réponse à votre lettre du 12 que j'ai eu hier au soir. Je suis heureux que tout se passe bien au pays quand à moi, je suis toujours de même, en excellente santé.
Comme hier je vous avez dit que je devais allez faire une patrouille, mais il y a contrordre et la patrouille ne sait pas fait, ça serai pour un autre jour.
Je suis content de savoir que Jean Achard est prisonnier, il a fini d'entendre tomber les marmites et maintenant il a la vie sauve. D'ailleurs lui, il avait bien fait sa portion de guerre.
Vous me demandez toujours l'adresse de ceux qui sont avec moi, il y a toujours Fargeix François. Il est à la même escouade que moi, et voici l'adresse de mon caporal
Pierre Ferrand caporal à la 12ème escouade, 11ème comp. 413ème secteur 198
mais je ne pense pas que vous avez besoin de son adresse car à présent je suis [mot] aux marmites.
Elles ne peuvent pas m'attrapé.
Pour aujourd'hui je termine en vous embrassant bien fort.
Pierre Fournier.
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Le 16 avril 1916
Chère Jeanne
Je m'empresse de faire retour à votre lettre du 11 que j'ai reçu hier au soir. Je suis heureux de savoir que vous êtes tous en bonne santé, quand à moi, tout va bien pour le moment. C'est jour-ci je suis en réserve, je suis dans un village tout près des boches. Il est démoli, je vous assure que pendant la journée, il ne faut pas sortir le nez. Nous faisons comme les rats, nous vivons dans les caves.
Le plus embêtant c'est que nous pouvons rien trouver pour [mot] et à peine si nous trouvons de l'eau pour boire. Nous en prenons plus d'une foi dans les trou d'obus.
Vous me ferez envoyé un colis avec un peu de chocolat et si vous pouviez y mettre quelques pierres à briquet car nous avons pas d'allumettes et nous sommes bien embarrassé pour allumer quelques cigarettes car les cigarettes c'est toute notre distraction.
Ce soir il faut que j'aille en patrouille au devant de nos 1ère ligne, demain je vous dirais le résultat.
En attendant d'autres nouvelles de la maison, je vous embrasse de tout cœur.
Pierre F.



