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- Écrit par : Tony Asselain
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- Catégorie : Correspondance du soldat P. Fournier 1915-1916
Chers parents
Deux mots pour vous dire que j'ai reçu votre lettre du 30 mars qui m'a fait grand plaisir de vous savoir tous en bonne santé. Quand à moi la santé n'est pas trop mauvaise cependant aujourd'hui je suis un peu fatigué. Ce matin il y en a un de mes camarades qui est allé à l'hôpital, je crois qu'il a une bronchite, c'est celui de Bagnol, c'est bien un bon camarade et je crois qu'il y en aura bien d'autres si on continue à nous mener comme des bêtes.
Hier nous avons fait une dizaine de kilomètres sans nous arrêté à la nuit était sorti [mot} et puis il a voulu marcher encore la moitié de la nuit, alors vous pouvez penser si nous étions frais quand ils nous ont lâchés.
Enfin pourvu qu'il continue à faire comme ça, je crois qu'il y en aura pas la moitié qui irons sur le champ de bataille et tout cela [mot] du colonel s'il veut nous emmenez de cette sorte il fera bien de ne pas [mot] passer au devant de nous car il pourrait bien lui arriver quelques petit malheur.
Nous ne savons pas encore quelle direction nous prendrons mais il est probable que nous prendrons celle de la Turquie. Je serai bien content si je pourrai trouver Michel Manry puisqu'il est au camp de la Valbonne.
Je ferai tout mon possible pour le rencontrer, ça se peut bien qu'il parte avec aussi car il en faut plus de 8000 pour aller là-bas et vous voyez bien que ça fait des têtes.
Ce jourd’hui il fait assez beau le temps s'est adouci mais il avait passé quelque [jour] qu'il ne faisait pas trop chaud.
En attendant, le plaisir de lire de vos nouvelles, recevez mes meilleurs amitié.
Pierre
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Chers parents
Deux mots pour vous dire que je suis dans mon nouveau pays, je suis à 30 kms plus loin que Lyon et à 5 kms du camps de la Valbonne, mais ce n'est pas un pays très chaud, il y fait beaucoup plus froid qu'à Saint Germain, c'est à cause du Rhône.
Ce dimanche on donne des permissions, j'irai à Lyon, j'irai voir Michel Manry. Le train ne coûte que 0f50, je serai bien content de le trouver ainsi que Pierre Chassaing qui doit être lui aussi toujours à Lyon.
Quand j'ai passé à Clermont je regardé si je voyais pas la tante Marie, je lui avait écrit que je passerai à Clermont à 3 heures du soir mais je n'est rien vu, j'aurai été cependant bien content de la voir avant de partir, elle m'a envoyé un paquet dans lequel il y avait toute sorte de pansement mais pour les trouver ça m'embête beaucoup car je vous assure que le sac n'est pas léger.
Je ne sais pas si nous resterons bien longtemps à Monthuel, peut être une dizaine de jours, peut être moins, il faut s'attendre à partir tous les jours.
Dans l'attente de lire votre réponse, je vous embrasse tous bien fort
Pierre
413 de marche
8ème compagnie
14 escouade à Monthuel (Ain)
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Aurillac 24 janvier 1915
Chère Jeanne
Je fait réponse à votre [lettre] que j'ai reçu hier qui m'a fait grand plaisir de savoir que vous êtes tous en bonne santé, quant à moi, ces jours-ci ça ne va pas parcequ'on nous a vacciner contre la fièvre typhoïde et je vous assure que cela n'est pas amusant, on nous enfonce une sorte d'aiguille qui à 5 centimètres de longueur et par conséquent vous pouvez penser si ça fait du bien.
A la 26ème compagnie il y en a beaucoup qui se sont évanouies, il y en a un qui est presque mort, et encore c'est pas fini, il faut y retourner autre 2 fois. Ccela m'embête beaucoup et je ne suis pas tout seul, nous sommes bien tous de même.
Nous n’avons presque pas de neige à Aurillac mais il fait un froid terrible, je pense qu'à Goulandre il y doit avoir une jolie couche de neige et il doit y faire une jolie chaleur.
Enfin maintenant les jours sont plus long et nous sommes déjà à la fin janvier, peut être que le mois de février ne sera pas si terrible.
La semaine dernière on nous avait donné le fusil pour aller faire les tirs sur les cibles mais hier on nous les a repris de nouveaux et je suis bien content car il ne faisait pas chaud aux doigts pour faire porter arme.
Vous me dites que Fernand a était ajourné, vous pouvez lui dire de ma part qu'il n'a pas besoin de ce faire de la bile pour ça, au contraire il devrait s'estimé heureux car au régiment on est pas plus malheureux que ça mais toujours on est embêté par les supérieurs.
Hier j'ai eu des nouvelles de Félix et avant-hier d'Eugène, je leur fait réponse aujourd'hui mais je n'ai pas encore de nouvelle de la Bourboule, je pense bien qu’ils ne doivent pas mettre mon adresse comme il faut ou autrement j'aurai bien reçu quelques lettres.
Je ne sais pas à quand j'aurai une permission pour revenir.
N'oubliez pas de me faire envoyer mes bas cotons.
Je ne vois pas autre chose à vous dire pour le moment.
Je termine ma lettre en vous embrassant tout bien fort.
Pierre
Jeanne est la soeur de Pierre. Félix est le mari de Jeanne.


