Chers parents
Je m'empresse de faire réponse à votre lettre du 13 que j'ai reçu hier au soir. Vous me dites que vous n’avez pas pris de gamin pour garder les vaches, cela est déjà bien embêtant, je ne sais pas comment que vous vous y prendre pour rentrer le foin cet année. Enfin celui que vous ne rentrerez pas restera bien dehors.
Depuis hier il fait un temps épouvantable, il a plu à verse toute la nuit et il a fallut rester dans la boue jusqu’aux genoux alors vous pouvez pensez si nous sommes frais, mais malgré tout cela nous tenons toujours bon et ont continue toujours à se battre comme des lions. Hier nous avons pris quelques prisonniers boches, ils nous on dit que coute que coute il fallait qu'il est pris Verdun le 25 avril mais ils peuvent toujours attaquer, nous sommes toujours près à les recevoir. Je pense que dans tous les pays du monde ont doit parler de l'héroïsme du petit soldat français devant Verdun. Je serai heureux d'être à la place de Jean Oulraud, il peut dire qu'il a eu de la chance.
Je termine car aujourd'hui il faut ouvrir les yeux.
Je vous embrasse tous bien des fois.
Pierre F
