Le 30 juin 1918
Chers parents
C’est avec un très grand plaisir que je viens de recevoir votre lettre du 28 mai. Heureux de vous savoir tous en bonne santé quand à moi c’est toujours comme d’habitude, à peu près bien. J’ai aussi reçu le colis du 7 juin, il y a quelques jours, j’ai reçu deux colis de tabac de Suisse contenant chacun 10 paquets de tabac de 100 grammes alors vous voyez que je peux fumer mais nous faisons de moitié avec Chapon car lui en a pas encore reçu, il attend toujours. Continuer à m’en faire envoyer et vous autres envoyez moi du papier à cigarette.
Nous savons bien qu’il va y avoir échange de prisonnier, cela est bien réelle, mais moi je ne peux pas rentrer encore car il y en a des milliers à faire passer devant moi qui sont plus anciens prisonniers et puis il faut vous figurez que malgré la bonne volonté, l’échange d’un si grand nombre peut pas se faire en deux jours.
Je vous ai déjà réclamé 2 chemises, je pense que vous me l’ai enverrait, il me faudrait un peu d’alcool de menthe et du coco.
Plus rien pour le moment, je vous embrasse tous bien des fois.
Votre fils
Pierre Fournier.