Le 17 Mai 1916
Bien chers parents
Je m'empresse de vous passer quelques mots pour vous dire que j'ai bien reçu les deux colis que vous m'avez envoyés et j'ai été très content et ils [mot] sont bien [mot] car au moment ou je l'ai reçu, j'étais avec [Nom] de St Sauves. Brugière il est caporal au 212ème ils sont au repos dans le même bois que moi alors je lui ai fait goutter un morceau du jambon de pays et nous avons fumé une bonne cigarette ensemble. Vous pouvez croire que nous avons été heureux de nous trouvez, nous avons parlé du pays, mais il est bien comme moi, il en a sont sou de la guerre, surtout lui qui y été depuis le début.
Il y a aussi Bouchaudy l'ainé de Chateauneuf qui est dans le même bois que moi. Je pense de le trouver un de ces jours car quand on est dans un pays étranger on est si heureux de pouvoir causer avec ceux du pays.
Je ne sais pas si nous serons relevé de ce pays mais j'espère que oui car ça fait 45 jours que nous sommes dans ce pays sans voir un civil, si nous y restons encore un peu nous serons pire que des fauves.
Enfin c'est jours ci il fait beau temps, c'est l'essentiel, nous ne nous faisons pas trop de bile.
Hier j'ai eu des nouvelles d'Eugène mais il ne me dit pas dans quel pays il est.
Je vous embrasse tous bien affectueusement.
Pierre