Bien chère Jeanne
Je m’empresse de faire réponse à votre [lettre] du 14 que je viens de recevoir. Je suis beaucoup surpris que celui du Mont-Dore est que passé 2 jours chez lui car il m’avait bien dit qu’il y passerait ces 6 jours, cela m’étonne beaucoup qu’il soit parti si vite. Il est pas encore arrivé, je pense qu’il va rentrer un de ces jours à la compagnie, enfin [mot] que vous lui auriez pas donné de colis, il ne faut pas vous faire de mauvais sang pour ça car ça n’est qu’un petit malheur. Je suis très content que vous ayez trouvé un petit domestique quand même qu’il ne serait pas trop, faut-il vous donner toujours un coup de main mais il ne faudra pas le malmené, autrement il vous aura vite laissé en plan.
Enfin, si vous pouvez ramasser le foin pour cette année, ça ferait bien car je vous assure que l’année prochaine on se débrouillera bien parce que c’est sur que la guerre sera fini, c’est impossible que nous puissions faire une autre campagne d’hiver car je crois que les boches font leur dernier effort devant Verdun et je ne crois pas qu’ils arriveront à le prendre. Au contraire, à présent ces nous qui regagnons du terrain et puis les Russes [mot] de leur [mot] une bonne correction et encore ils n’ont pas [mot].
Vous me dites que ma vache à qu’un [mot] et bien il y aura qu’une chose à faire, à l’engrossir et la vendre et quand vous la vendrez vous vous ferez donner 10 fr car vous les aurez bien gagné.
Pour le moment il y a rien de nouveau.
Je termine en vous envoyant mes meilleurs baisers.
Pierre F.
