Bien chers parents
Voilà déjà quelques temps que je ne reçois plus rien. Ni lettre, ni colis. Enfin je ne désespère pas car je pense que c’est seulement à l’occasion de la fête de noël que le courrier est un peu en retard.
Dans la dernière lettre de Jeanne, elle m’annonçait que vous aviez envie de faire l’achat d’une jeune jument. Le temps me tarde beaucoup de savoir les résultats. A mon idées ça serait le moment de vous décidé car croyez bien que plus tard elles ne se donneront pas.
Dans plusieurs lettre je vous ai déjà réclamé une paire de sabots et une ceinture pour les reins, me l’ai avez-vous expédiez ? Surtout n’oubliez pas de me mettre du tabac, c’est le plus nécessaire.
Le dernier colis que j’ai reçu, il contenait tricot, caleçons et chaussettes.
Plus tard, quant viendra le mois de mars, vous m’expédierez un gilet de travail et une paire de pantalon pour l’été. La beauté me fait rien, il faut qu’il soit très solide, il faudra coudre le long de la couture un liseré jaune de préférence. Serait-il large d’un centimètre ça me fera rien.
Ce matin j’ai eu Chapon, il me charge de vous donner un amical bonjour.
Comme je vois que nous ne sommes pas loin du nouvel an j’en profite pour vous envoyez mes meilleurs vœux et souhaits de bonne année pour 1918.
Plus rien de nouveau pour le moment sauf qu’il ne fait pas chaud.
De bien loin je vous embrasse tous bien des fois.
Votre fils.
Pierre Fournier