Alsace le 18 mars 1916
Chère Jeanne
A l'instant je viens de recevoir votre lettre du 13, je suis très content que vous soyez en bonne santé quand à moi je suis toujours en bonne santé.
Je suis au repos pour 6 jours et peut être que nous ne reprendrons pas les tranchées de quelques mois, cela n'est pas bien sûr. Je suis aussi heureux de savoir que tous les soldats du pays soit en bonne santé.
Hier j'ai reçu une lettre de Félix, je ne savais pas qu'il avait changé de secteur, je suis [mot] toujours au secteur 100.
Vous me dites que vous avez fini le foin du grenier mais je pense que vous avez assez de foin quand même, vous allez bientôt sortir les jeunes génisses. Pourvu qu'elle soit toujours aussi grasse comme quand j'étais en permission, elles vont vous faire honneur, je pense qu'il y en aura la moitié qui ne traverseront pas les ronces.
Je pense que vous allez bientôt avoir des petits veaux.
Le plus qui m'embête c'est les permissions qui sont toujours suspendus. Je pense qu'elles commenceront gère avant la fin du mois.
Pour aujourd'hui, je termine en vous embrassant bien affectueusement.
Pierre