Auvergne Sancy

Une ferme, une histoire, des balades et des ânes...

1915 08 31 1200Le 31 août 1915

Chers parents
Hier j'ai reçu la lettre de Jeanne du 27 et la votre du 26 et ce matin j'ai aussi reçu celle de Jeanne du 29. Dans chacune de celle de Jeanne, il y avait une bille de 5f, j'ai été très content de vous savoir en bonne santé, quand à moi la santé est toujours excellente pour le moment. J'ai été aussi très content de savoir que vous avez ramassé beaucoup de foin, je crois que vous arriverez à finir de le rentrer.
Je pense que le temps vous doit tardez d'avoir fini avec ce foin car c'est un joli travail.
Vous me demandez si je n’ai pas perdu mes gants et mon passe montagne mais je ne l'ai pas du tout c'est tout.
Dans mon sac, je ne m'en suis pas souvent servi mais je crois que cet année ça pourrai bien se trouver, j'ai encore mon tricot pour le moment. J'ai bien à peine pris tout ce qu'il me faut comme linge.
Vous me dite que Jean Paimbourg est mort, je vous assure que je ne m'attendais pas à cette nouvelle. C'est bien malheureux, je le plains beaucoup car il n'était pas mauvais garçon, je pense que vous êtes allé à sa messe d’enterrement. Cependant jusqu'à présent nous avons eu de la chance parce qu’il n’en avait pas eu aucun de blessé.
Dans mon régiment nous avons pas à nous plaindre, tout ceux du pays n'on encore rien attraper sauf un de Single qui avait été évacué pour maladie, il était revenu mais il n’a pas resté longtemps. Deux jours après il était blessé et assez grièvement, il avait trois blessures c'était des éclats de marmite.
Dans ma compagnie, les 1ère permissions partent demain. Il en part 7 mais c'est tout les vieux qui partent, les premiers il en part tout les 6 jours alors vous voyez que je ne suis pas prêt à revenir. Enfin ça arrivera bien quand même.
Comme je vous ai déjà dit, quand Bozin viendra s'il a le temps, il viendra à la maison, s'il n'a pas le temps, il vous le fera dire par la Louise de la gare mais il ne viendra pas avant le 20 septembre.
En attendant le plaisir de venir faire une tour, je vous embrasse tous bien fort.
Pierre F