Bien chère Jeanne
Aujourd'hui je m'empresse de vous passer deux mots pour vous dire que je suis toujours en bonne santé et je pense que vous êtes de même.
Hier j'ai reçu la lettre du 16, j'ai aussi reçu celle du 9 août et celle du 12 qui avait chacune un billet de cinq franc.
Aujourd'hui je mets la bague que je vous ai fait dans la lettre, je pense bien qu'elle vous …
Je voulais vous la faire recommandé mais nous n’avons pas le droit, enfin tant pis s'il elle se perd, ça ne sera que un petit malheur, je vous en ferai une autre.
Vous me dites si elle vous ira, vous pouvez la mettre n'importe qu'elle doigt.
Je me fais toujours pas trop de bile avec mon guillaume, il est bien gentil.
Je suis toujours en arrière de la ligne de front à coté des anglais.
Si vous avait rentré la moitié du foin, je pense qu'il en restera une partie de l'autre moitié dehors, enfin pourvu que vous puissiez en rentrer pour sauver les bêtes cet année. Quand il en restera un peu ça ne sera rien l'année prochaine, je pense que nous le ramasseront tout. Je serai bien content de revenir faire un petit voyage pour voir ces jolies mulles mais elles ne doivent pas être bien grasses car cette année vous ne devez pas leur laisser trop de lait. Je pense que maintenant vous avez plus mon veaux et vous l'aviez bien assez garder. Vous me direz à qui vous l'avez vendue.
Je pense que maintenant Félix n'attendra pas longtemps à venir en permission quand à moi je ne pense pas de venir avant la toussaint et d'ici la peut être que la guerre sera fini, elle ne peut pas toujours durée.
Je termine pour aujourd'hui car il faut que j'aille sortir les mulets à la promenade.
En attendant le plaisir d'avoir votre réponse, je vous embrasse de tout cœur.
Pierre F.